Policer tunisien:"wallahi méniklék ommek yé kahba"*
Nik Ommék !
Ce mot vous choque ? Il vous gêne??
C’est indécent, impoli ??? hé bein soit vous agissez et vous vous indignez ou faudra vous y habituer!
C’est ce qui a été dit par les policiers tunisiens à des citoyens innocents !
Dans la vidéo que je partage et que je vous invite à écouter, une jeune fille raconte ce qu’elle a vu et subi le 9 avril.
Pour ceux dont la première réaction serait «Et qui vous dit qu’elle dit la vérité?»…Je réponds que cette fille, qui plus de couille que 100 tunisiens, a enregistré avec son téléphone lé début de son agression.
Elle a eu droit à beaucoup de menaces de viol, a été tabassée, torturée et persécutée.
Où?Dans la voiture des flics mais également au ministère de l’intérieur, au 7ème (poste de police) et dans un autre lieu de détention(selon son témoignage).
Sachez aussi que les policiers se sont pris à un militaire qu’ils ont tabassé, Yacine Ayari avait témoigné le 9 avril que les policiers frappaient les militaires et voilà que cette demoiselle le confirme.
Cette demoiselle est impressionnante, rarement vu des personnes aussi courageuses.
Je retranscris ce qu’elle a raconté dans la vidéo, pour ceux qui ne comprennent pas l’arabe.
Elle s’appelle Rabeb El Abed est étudiante à la faculté des lettres à Sousse (2ème année Master).
Elle dit avoir participé à la manifestation pour exprimer son désaccord avec l’interdiction de manifester à l’avenue Habib Bourguiba, et elle aété tabassée loin de l’avenue à des centaines de mètres de l’endroit où il y avait l’interdiction.
Elle raconte que quand les policiers ont attaqué les manifestants, elle s’est enfuie et s’est cachée dans un chantier loin de l’avenue. Les policiers l’ont vu et l’ont rattrapé.
Ils étaient 4 à l’arrêter, la frapper et l’insulter. Ils ont essayé de lui casser son portable mais elle a fait de son mieux pour résister.
Le policier a par la suite cassé la vitre du fourgon de polie sur sa tête tout en continuant à la menacer jusqu'à ce qu’elle s’évanouisse.
Elle explique qu’elle a eu peur mais a essayé de les dissuader ou de les effrayer mais ca n’avait pas eu d’impact.
Arrivée au ministère de l’intérieur le policier a dit qu’elle a cassé la voiture, elle a démenti et du coup ils l’ont encore plus frappé. Ils ont essayé de le menotter et elle a prétendu avoir 17 ans. Ils l’ont après mis dans un fourgon de police où y avait un acteur et un militaire que les policiers n’arrêtaient pas de frapper. Elle dit «tous les policiers disaient ‘ou est le militaire’ et le frappaient dès qu’ils le voyaient…
Elle aussi a eu droit à d’autres coups de matraques et plusieurs coups de poing.
Ils l’ont emmené après au poste «7ème» qui était bondé de monde qu’ils ont tous mis après dans deux fourgons et qu’ils ont emmenés à un autre endroit.
Sur les chemins les policiers insultaient tous les citoyens qu’ils croisaient.
Arrivés à l’autre endroit les garçons détenus voulaient faire leur besoin mais ils ne les ont laissé aller aux toilettes.
Les coups ont continué pendant l’interrogatoire et les policiers frappaient à chaque fois que la réponse ne leur plaisait pas ou ne correspondait pas à ce qu’ils voulaient entendre
Ils n’ont pas eu droit de lire leur pv et les policiers les ont obligés à les signer.
Rabeb a parlé de la prison et des cris de souffrances qu’elle a entendu et d’une pièce où ils battaient les détenus…
Dans la vidéo filmée voilà ce qui se dit au début de son agression
Rabeb : Je filme
Policier : Tu filmes quoi ?
R : Je filme ce qui se passe
Un autre policier :que filmes tu ?
R : Je vous filme
Policier : Quoi, Arrête de filmer, ne filme pas
R : Non je n’arrête pas…je suis journaliste, … j’ai le droit de filmer
Il appelle un autre policier
Policier : Yaatik asba (très gros mots, Asba voulant dire vulgairement pénis)
R : Lâche, enlève tes mains
Et puis les coups et elle commence a crier
Policier : Lache ca, viens, viens…. Suis moi
R : Tu ne seras jamais un homme, tu frappes une fille, antallah alikom
Policier : Barra nik ommek… el kahba (va te faire foutre, sale pute)
Un autre Policier : Lache ca… lache ca (ils parlent du téléphone)
Elle crie
..
cris
…
Bruits, elle est à l’intérieur du fourgon
Policier : Nik ommék (nique ta mère)
Un autre policier : Atou nikoulék ommék. Atou ghadi nikoulék ommek (on va te niquer la bas)
R : Je vais vous dire qui est mon oncle vous allez voir
Policier :Nik ommek, wallahi méniklék ommek yé kahba
R : Je vais vous dire qui est mon oncle vous allez voir
Policier Lache nikomek
Policier : ne la descends pas ..Emmène la emmène la…elle est arrêtée
* Le titre initial était "quand les policiers menacent de viol", après réflexion la phrase "Atou nikoulék Ommék" n'est pas considéré dans le langage de rue comme une menace de viol, mais c'est une menace tout court...