Penser...bloguer...Exister
Il y a quelques temps, quand y a eu l’affaire
Fatma, j’avais écrit un texte pour mon journal pour raconter la mobilisation
sur le net.
Mon texte n’avait pas été accepté pour plusieurs
raisons que, malheureusement, j’arrive à comprendre… Du coup, j’avais écrit un
autre texte, où je me suis quand même un peu autocensurée. Et pour la première
fois je vais poster ici une des chroniques que j’écris pour le journal
" Qui se cache derrière les blogueurs tunisiens ?.Qui
sont-ils ? Pourquoi écrivent-ils ?
Parce qu’ils n’ont rien d’autre à faire ? Certainement pas !
Ecrire, répondre et se mobiliser comme ils le font souvent demande du temps et
de l’énergie.
Pourquoi certains décident du jour au lendemain d’écrire et d’autres ne le font
jamais…
Certains se sont battus pour avoir ce droit de s’exprimer sans contraintes…d’autres
dans certains pays où la liberté d’expression n’est pas un droit absolu se
retrouvent en prison sans aucun recours ni aucune possibilité de se défendre.Pourquoi ces personnes écrivent-elle alors au risque de se retrouver sans
liberté..pourquoi ne font-elles pas comme les autres ? Penser tout bas.
Ecrire nécessite-il plus de courage ?
Oui…là où penser est interdit… au risque de choquer les lecteurs, il existe
encore des nations ou penser autrement est puni.
Dans pas mal de pays de par le monde, des femmes et des hommes ont été harcelés et agressés, parce qu’ils ont osé écrire leurs pensées ou se lever contre un système de pensée communément admis.
Les blogueurs, y compris les blogueurs tunisiens, se sont souvent exprimés sur ces sujets et ont soutenu des intellectuels et des libres penseurs emprisonnés ici et là dans certains pays…
En Tunisie, la volonté politique met en avant, chaque fois que l’occasion le permet, la liberté d’expression de tout citoyen tunisien…et c’est à partir de cette volonté que les internautes tunisiens se sont lâchés..Ils s’expriment, s’énervent et râlent quand Ammar décide de n’en faire qu’à sa tête.
Entre questionnement, messages d’indignation, rage, colère, tristesse…tous les états d’âme sont souvent exprimés sur la toile…
Ces blogueurs prennent parfois le relais des journalistes et enquêtent, prennent des photos et diffusent des vidéos qui se propagent à une vitesse éclair.
Le font-ils tous en étant conscients de l’importance de leurs actes…savent-ils
que ce n’est pas donné à tout un chacun de s'exprimer librement ?
Bien entendu qu’ils le savent et c’est pourquoi ils
ne croisent pas les bras quand ils estiment qu’une injustice a été commise.
Les journalistes dont le travail est titanesque, sont souvent félicités mais les blogueurs le sont rarement…et il est important pour moi aussi de rendre hommage à ces libres penseurs.
Merci d’exister…merci d’écrire…et merci pour votre courage.
Ils ne vivent pas de ça, ce n’est pas leur travail et ils saisissent leur droit
absolu. Nos internautes aiment se comparer aux autres blogueurs du monde pour
leur dire que nous aussi on a la possibilité de communiquer un peu partout dans
le monde et que même si ça ne plait pas à tout le monde…même si Ammar 404 continue
de temps en temps à sévir, ils continueront toujours à écrire dans leur pays,
où les lois permettent de penser, d’écrire et de réagir.
Merci donc pour ces lois, merci à ceux qui l’appliquent et merci à ceux qui
comprennent qu’un pays évolue grâce à ses libres penseurs."
Article publié le 09/11/09 chez Tunis hebdo