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Emma Benji
1 juillet 2008

Ou cela va-t-il mener?

Ce matin un ami nous a envoyé à Massir, Stupeur et moi cet article publié sur maghrebia.

Faut-il s'inquiéter? Interpréter ca comme le début d'un changement, une évolution dans un certain sens de la société?

Je ne sais pas... mais je me dis que si l'état ne réagit pas vite; ca risque de dégénérer petit à petit.

Je vous laisse lire et juger par vous-même :

« Les Tunisiens préoccupés par une fatwa dans une affaire de divorce

2008-06-27

Le mufti à l'origine de la récente fatwa sur le divorce en Tunisie a déclenché une vaste controverse. Pour de nombreux habitants de cet Etat laïc, cette directive religieuse pourrait être perçue comme se substituant au Code civil.

Par Jamel Arfaoui pour Magharebia à Tunis – 27/06/08

Un édit religieux lancé par le grand mufti de Tunisie concernant le divorce a suscité une grande inquiétude chez les Tunisiens, qui craignent de voir remis en cause les progrès réalisés par les femmes au cours des dernières décennies.

Le débat a été lancé après qu'une femme eut demandé conseil auprès du Dar El Iftaa de Tunisie, l'instance des élites religieuses qui prononcent des avis religieux sur des questions publiques et privées et sont directement responsables devant le Ministère des Affaires Religieuses. Dans un message écrit au grand mufti de Tunisie, Kameleddine Jait, cette femme affirmait que son mari lui avait dit à trois reprises : "Tu es divorcée".

Selon l'édition du 7 juin du journal de gauche du Mouvement Ettajdid, Tarik Jadid, le mufti avait répondu à la question de cette femme, "lui disant qu'elle ne pouvait plus vivre comme la femme de son mari [et] devait accepter le divorce". L'article ajoutait : "Le mufti a remis à cette femme un certificat de divorce."

Une telle décision n'aurait entraîné qu'une légère controverse dans de nombreux pays musulmans, où la sharia est appliquée dans les cas de mariage et de divorce.

Mais dans une société laïque comme le Tunisie, il en va tout autrement.

Depuis 1956, le divorce – comme le mariage – est régi par une législation civile, et non religieuse. Aux termes du Code du statut des personnes, le divorce n'est reconnu que lorsque les deux parties comparaissent devant un tribunal pour valider leur séparation et s'entendent sur les mesures, et seulement après l'échec de la tentative de réconciliation entre les deux époux faite par le juge.

Une source officielle du Dar El Iftaa, qui a préféré rester anonyme, a déclaré que cette affaire n'avait rien à voir avec la législation du pays : "La question de cette femme avait trait à une affaire religieuse, et la réponse du mufti a été conforme à la sharia islamique."

Mais certains Tunisiens ont interprété la décision du mufti comme une tentative de contourner le Code civil.

"[Cette décision constitue] une menace pour le progrès en matière civique ; une décision qui ouvrirait la porte à des interprétations religieuses et à des fatwas à un moment où nous devons renforcer le processus de modernisation, imposer le respect de la loi et clairement affirmer l'esprit de celle-ci", écrit le journal Tarik Jadid.

"Le grand mufti de la République n'a aucune autorité auprès des tribunaux, et le Code du statut des personnes est la référence ultime dans les affaires de divorce", a confirmé Maître Kahna Abbas. Elle se déclare préoccupée par le fait que les instances religieuses pourraient, petit à petit, devenir des instances de législation.

Khadija Cherif, présidente de l'Association Tunisienne des Femmes Démocrates, qui oeuvre à établir la distinction entre religion et Etat et à faire avancer l'égalité entre les sexes, s'est également déclarée étonnée à l'énoncé de cette fatwa.

Pour sa part, Khemais Khayati, membre de l'Association Tunisienne pour la Défense de la Laïcité, a déclaré : "Le grand mufti de la République aurait eu raison si nous vivions dans un Etat régi par la sharia et fondé sur la loyauté à la foi. Mais nous habitons dans un Etat gouverné par la loi, et le mufti n'a aucun droit d'aller à l'encontre des dispositions de la constitution qui protègent le droit des citoyens à défendre leurs droits."

M. Khayati se dit préoccupé par le fait que les citoyens "se précipitent chez le mufti" plutôt que de tenter de résoudre leurs problèmes. "Qui sait ?", demande-t-il, "demain, ils pourraient bien travailler sous la direction d'un Etat religieux."

Mohammed Ali Ennefzi, un jeune homme d'une trentaine d'années, se dit favorable à cette fatwa "parce qu'elle rend la vie plus simple et nous libère de tous les ennuis liés au règlement des litiges et des problèmes du Code du statut des personnes, qui ont fait des hommes en Tunisie les esclaves de leurs femmes".

Manal El Hammi, salariée dans l'industrie pharmaceutique, affirme de manière sarcastique : "Si toutes les femmes mariées demandaient des fatwas sur les promesses de divorce qu'elles entendent chaque semaine de la bouche de leurs maris, nous ne trouverions plus une seule femme tunisienne chez eux »

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Commentaires
M
Quels que soient les défauts de Frank ; Je ne voudrais pas parler en son nom. Il est notre compatriote Mais ce que j'ai compris : comme des milliers de tunisiens juifs, il est écartelé entre sa judaïté, son arabité, son Israelité, son européaniste. Frank et sa famille sont tunisiens depuis des générations. Ils sont juifs et donc une sympathie pour l’état juif. Ils regrettent certains aspects de cet état (occupation, apartheid) mais leur cœur est partagé entre leurs racines (Tunisie) et ce qu’ils pensent être leur futur (Israël).<br /> Les lois de la charia sont claires, celles de la Thora sont aussi claires et peut être plus dures (je ne suis pas théologien). Rien ne va pour nos amis juifs tunisiens : ni la chariaa ni les lois de la thora. Mais que faire alors ?<br /> Se dissoudre dans l’ambiance tunisienne en rappelant sans grands cris les lois hébraïques. Exercice certes difficile mais réalisable pour les VRAIS tunisiens juifs.<br /> Les juifs sont très intelligents faut il les citer « Freud, Einstein, Kafka, Von Braun, Nietzsche » ? Les nôtres (nos juifs) le sauront être autant ?. Shalom, Salam paix, pax, peace à toutes les bonnes volontés.<br /> Bon dé jeûner.<br /> MALI
S
Mais finalement t'est qui toi? Tunisien, Francais, Israelien! Mais vraiment on a du mal a shopper les gens comme toi!
F
Je vous enjoins à acheter le numéro d'Afrique Magazine de ce mois. A travers un article intitulé : "Voyage en terres promises", Zyad Limam, qui n'est pas vraiment un ami d'Israel (...) ,découvre enfin la réalité israélienne.<br /> A ma grande surprise et bien qu'ayant toujours des mots très durs envers la politique israélienne, il fait preuve d'une réelle empathie envers les israéliens dûe sans aucun doute, au contact de la réalité locale et porte un jugement <br /> dur mais objectif sur la "problématique sécuritaire".<br /> Moralité : on peut être Arabe et pro-Palestinien<br /> -------- et comprendre le sentiment d'insécurité des israéliens dans une région qui lui est foncièrement hostile.<br /> Respect, Monsieur Limam !
S
Tres bonne nouvelle, Merci !
F
En ce qui me concerne, je ne répondrais plus à aucune de vos remarques. Pour moi, vous n'existez plus et c'est très bien ainsi.
Emma Benji
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