Emma Benji selon Yosra
« Ce lundi, l’une des plus anciennes et des plus populaires adeptes de la blogosphère nous plonge dans son univers. Emma Benji, une « sacrée »bloggeuse, se distingue, en effet, par sa franchise, sa spontanéité, sa sensibilité et sa jolie plume.
Emma Benji n’est pas son vrai nom, mais il lui ressemble. C’est un pseudonyme qu’elle a choisi pour livrer ses états d’âme, ses pensées, ses « coups de gueule », ses interrogations, afin d’avoir une certaine neutralité et garder une certaine distance.
Qui est donc Emma Benji ?
Enseignante universitaire, bientôt la trentaine, journaliste et doctorante, elle est avant tout une jeune femme tunisienne tiraillée entre conservatisme et modernité.
Emma adore danser, que ce soit sur la house ou les chansons du folklore tunisien, vénère les chansons d’Edith Piaff, les paroles d’Oum Kalthoum, aime se retrouver entre ses amis qui occupent une place importante dans sa vie.
Emma bouquine beaucoup pour aller à la découverte de différentes écritures ; c’est qu’elle n’est pas fidèle à un style particulier. «J’aime les livres où la fin est inattendue et où il y a beaucoup de mystère (comme dans la vie), d’espoir et d’optimisme également…et pourquoi pas avec une petite histoire d’amour !», dit-elle.
Emma et le blogging
Son expérience avec le blogging a commencé grâce à un ami journaliste qui aimait bien son style d’écriture et qui l’a encouragée à lancer son propre espace où elle parlerait avec ses mots à elle, de tout ce qui traverse son esprit. Il faut dire qu’elle avait déjà pour habitude d’écrire pour exprimer ses états d’âme, alors pourquoi ne pas partager ses textes avec les autres ?
C’est ainsi qu’elle a créé son premier blog sur MSN en novembre 2005 à accès limité, avant de décider d’ouvrir son univers à un plus grand public en novembre 2006 avec son blog http://emmabenji.canalblog.com .
Grâce à ce blog, Emma a pu évacuer ses souffrances à une certaine époque où tout allait mal pour elle. Elle a eu la chance de connaître des personnes intéressantes, elle s’est découvert une vocation pour l’écriture. «Ce blog a en quelque sorte changé ma vie ainsi que le regard que je posais sur beaucoup de personnes. Je ne m’exprime pas beaucoup dans la vraie vie, et ce blog a permis à certaines personnes de mon entourage de me redécouvrir», dit-elle. Mais maintenant, elle prend du recul et se détache un peu de son blog.
Ainsi cette expérience avec le blogging a été très positive, que ce soit sur le plan personnel, relationnel ou professionnel, mais elle ne recommande pas pour autant à toutes les personnes de créer un blog si elles n’ont pas déjà une vocation pour l’écriture. «Il ne faut pas se forcer, il faut que ce soit l’écriture qui guide le bloggeur et non pas le principe d’écrire pour écrire… si on n’est pas inspiré, il ne faut pas insister», remarque-t-elle.
Les post de Emma sont beaucoup critiqués sur la blogosphère. Elle lit pourtant les critiques avec intérêt, essaye de les comprendre et de répondre tout en étant neutre, «car je me dis qu’il est possible que je me trompe et qu’ils pourraient avoir raison», souligne-t-elle. Voilà les propos d’une personne ouverte et flexible, qui se remet en question. Une qualité assez rare de nos jours.
Emma et la blogosphère
Selon Emma, la blogosphère est à l’image de la société avec moins d’hypocrisie. Elle reflète un peu comment pensent les Tunisiens et leurs niveaux, même si seule une certaine élite fait partie de la blogosphère. Elle sert à communiquer avec un peu plus de spontanéité et franchise que dans la vraie vie. Le pouvoir de la blogosphère réside, selon Emma, dans le fait de communiquer à grande échelle et de débattre.
Emma trouve que la blogosphère a beaucoup changé. «Au début, c’était un petit cercle restreint de personnes qui ont appris à se connaître et à se comprendre.Il y a beaucoup plus d’agressivité maintenant et beaucoup moins de tolérance. Certains s’attaquent gratuitement et s’insultent même et je pense que le niveau va en se rabaissant».
Voilà, notre voyage chez Emma prend fin. Nous espérons que vous avez aimé l’escapade.»